Jeune Juliette

Cette comédie met en scène les péripéties de Juliette, une jeune fille au lycée qui, à l’approche des vacances d’été, fera d’importants apprentissages sur les garçons, l’amour et l’amitié.

 

Magnifiquement dialogué, parsemé de scènes qui font rire sans jamais forcer le trait, le récit est visiblement nourri de la propre expérience d’une cinéaste qui semble prendre ici une douce revanche sur sa propre adolescence. En dessinant un personnage avec du répondant, à l’imagination très fertile, qui ne s’excuse aucunement d’exister, Anne Émond propose un portrait très actuel, même si les phénomènes associés à notre époque ne sont pas directement abordés. L’histoire est en effet davantage axée sur les personnages plutôt que sur leur vie virtuelle et l’influence des médias sociaux. D’où cette authenticité émanant d’un long métrage qui, à l’instar de plusieurs autres films de même nature (on pense à L’effrontée de Claude Miller), devrait aisément franchir l’épreuve du temps.

Marc-André Lussier, La Presse.ca

 

Jeune Juliette n’est pas un film sur la puberté, ni les premières amours, c’est plutôt un film sur la prise de conscience de son corps vu par les autres. Les autres désignant tous ceux qui se trouvent en dehors de la bienveillance indifférente des amis d’enfance et de la famille. [...] Juliette, incarnée par Alexane Jamison, est une fille vive, dégourdie et drôle. Comment réagit-on avec une personnalité pareille à cette période vulnérable et formatrice face à une société malade d’une perfection fantasmée et malsaine, si peu ouverte à la différence ou la diversité des corps ? Comment voir clair dans la confusion de ton corps et ta tête qui se font la course entre l’enfance et l’âge adulte, où tu essayes maladroitement de susciter le désir, ce nouveau monde inconnu, effrayant et excitant, parce que tu veux savoir si quelqu’un va t’aimer et qui va le faire ? Voilà les questions que Juliette se pose.

Anne Émond